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Le lapin est sans aucun doute l'un des animaux "stars" de la ferme. Peu importe l'âge, la culture ou le statut des visiteurs, il est très rare (à l'exception d'une allergie connue) qu'ils ne soient pas captivés par cet adorable lagomorphe.
La question du jour est donc de savoir pourquoi ce petit mammifère haut comme 3 pommes est-il aussi populaire et quel est l'intérêt de s'appuyer sur sa présence en ferme pédagogique ?
Les travaux du professeur Hubert Montagner sur la classification des animaux domestiques et leur place auprès de l'humain proposent la distinction suivante :
L'animal est utilitaire, lorsqu'il est élevé pour sa production.
L'animal est dit "de compagnie" en cohabitant avec les humains et en participant à leur sécurité affective et/ou physique. Sa seule présence dans l'environnement humains suffit .
L'animal est familier quand il est reconnu comme un être doté d'une identité propre avec une vie émotionnelle et affective. C'est un membre à part entière de la famille .
Notre lapin se retrouve dans l'une ou l'autre de ces catégories en fonction de son gardien humain : Tantôt élevé pour sa production (chair, poils, fourrure), tantôt accueilli au sein d'un foyer "juste" pour sa présence ou encore considéré comme un membre à part entière de la famille.
Pourquoi a-t-il une relation si particulière avec l'humain ?
Le lapin est en lien avec toutes les générations : Du doudou des tous petits à l'occupant des clapiers pour les plus anciens, en passant par le lapin mascotte de la classe des générations 80-90 ou lors de vacances à la ferme, la plupart d'entre nous a côtoyé l'animal ou sa représentation à un moment de sa vie .
Le doudou, cet objet de transition qui rassure, réconforte et sécurise le jeune enfant en l'absence des ses figures d'attachement est souvent un lapin. Dans l'univers de la petite enfance, ses grandes oreilles et son apparence rassurante font de lui un compagnon doux et réconfortant.
Le lapin est aussi largement représenté dans la littérature de jeunesse (https://youtu.be/GS4-wcgIvjg?si=6GKFEA6Q3ZI4yZfU). Animal sympathique, domestiqué et espiègle, il est le reflet de la société avec ses grands thèmes tels la mort, la famille, les conflits, la différence etc.
Le petit mammifère est aussi pour "les plus âgés" l'animal de la vie passée : Celui qui a grandi au fond du jardin pour nourrir la famille, celui pour qui il était nécessaire de se lever et faucher l'herbe fraîche. Il est d'ailleurs largement représenté dans les ateliers de médiation animale en EHPAD et/ou en résidences-autonomie car sa présence stimule la mémoire, sollicite les articulations et procure un véritable bien-être aux personnes accompagnées.
Enfin pour toutes les autres catégories de public, rares sont les personnes qui n'ont pas croisé dans leur vie un lapin exceptionnel par l'apparence ou la personnalité et qui n'en gardent un bon souvenir.
Revenons maintenant à la ferme pédagogique et ses lapins. Les ateliers proposés évoquent entre autres sujets importants :
La distinction du vivant avec le non vivant (notion au programme scolaire) pour permettre à l'enfant qui n'a connu que le lapin "objet" (doudou ou littérature de jeunesse) d'en découvrir la source d'inspiration.
La classification des animaux (cycle 3).
L'éducation au respect du vivant avec la découverte des besoins de l'animal. « L’enseignement moral et civique sensibilise également, à l’école primaire, au collège et au lycée, les élèves au respect des animaux de compagnie. Il présente les animaux de compagnie comme sensibles et contribue à prévenir tout acte de maltraitance animale. » Article L312-15 du code de l'éducation
La sensibilisation à l'adoption d'un animal de compagnie et ses conséquences dans le foyer.
Les activités suivantes abordent ces thèmes transversaux selon des approches variées en fonction des publics et des objectifs :
Le nourrissage et le respect du régime alimentaire avec un focus sur le régime végétarien qui inclut les herbivores, les granivores, les frugivores, les nectarivores et les xylophages.
Les soins : contention, brossage, pesée, nettoyage des yeux, coupe des griffes sans oublier le carnet de santé à compléter.
Le Kaninhop, réservé aux compagnons aux grandes oreilles les plus sportifs. Il est à noter que l'objectif de l'atelier n'est pas la prouesse sportive du lapin mais plutôt la réflexion et la construction collégiale du parcours, la fabrication et l'assemblage des éléments, l'observation du lapin et le plaisir du moment passé. Et si le lapin ne saute pas, il est toujours possible de proposer l'exercice aux fermiers en herbe.
La création d'enrichissements (alimentaires sous forme de brochettes de fruits et glaçons d'aromatiques ou environnementaux avec l'installation de tunnels en tous genres).
La découverte de l'éthologie via une grille d'observation du comportement d'un lapin de la ferme.
Les notions de "sauvage" et de "domestique" : lapin de Garenne et lapin de compagnie, qui sont-ils ?
L'ordre des Lagomorphes : Similitudes et différences entre le lièvre, le lapin et le pika.
Le "jeu du lapin" inspiré d'un jeu de l'oie où chaque épreuve et question développent les connaissances des participants sur le petit mammifère (mode de vie, de déplacement, famille, races, espèce...).
"Il était une fois... au pays des lapins" : Du lapin blanc d'Alice au pays des merveilles à "Benji le lapin" et sa différence, chaque génération savoure et se projete dans des histoires remplies de grandes oreilles, confortablement installée dans la paille.
Le lapin et la loi : Découverte et analyse du certificat d'engagement et de connaissance du lapin pour questionner sur la capacité à accueillir ce petit animal à la maison.
Le principe des 5 libertés appliqué au Lapin au travers d'un escap game, d'un enquête à la ferme ou d'un affichage collaboratif...
Le tour de France des races de lapin à partir d'une carte de France et de photos des différentes races du territoire.
Et bien d'autres ateliers encore selon vos envies et vos... lapins !
Enfin pour terminer cet article, n'oublions pas que la détention du lapin exige savoirs, disponibilités, technique et budget !
RAPPEl :
L’article L214-1 u code rural et de la pêche maritime : « tout animal est un être sensible et doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ».
L’article L214-3, du code rural et de la pêche maritime : « Il est interdit d’exercer des mauvais traitements envers les animaux domestiques ainsi qu’envers les animaux sauvages apprivoisés ou tenus en captivité. »
Concernant sa vie à la ferme :
Le lapin nécessite un suivi vétérinaire (vaccinations Myxomatose et VHD fortement recommandées), une vermifugation et un déparasitage (interne-externe) réguliers.
Grégaire, il a besoin de vivre avec des congénères.
La cohabitation entre mâles est difficile, la castration est nécessaire.
Les lapins sont des reproducteurs très actifs, si le projet inclut un programme de reproduction, nécéssité de séparer les mâles et femelles non stérilisés pour éviter les naissances non souhaitées.
Le respect du bien-être du lapin passe par des conditions de vie adaptées : habitat spacieux, vie sociale, possibilité de se cacher, de creuser, alimentation à base d'herbe et/ou de foin agrémentée de fruits et légumes.
Le lapin a besoin d'activités physiques et nécessite un espace d'évolution qui réponde à ce besoin de mouvement.
Il est très sensible à la chaleur et aux courants d'air : prévoir un lieu de vie adapté.
Sophie Lamidey
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